ARBAUD DAMASE (1814 - 1876)
Collectes dans les années 1852-1864 en Provence, essentiellement dans la région de Manosque, pour sa propre collecte directe, et, par l'intermédiaire de correspondants érudits (deux sont inspecteurs des écoles primaires) apparemment à Toulon (MM. Allègre, Letuaire et Louis Pelabon), dans les Bouches-du-Rhône (MM. Martini et Régis de la Colombière) et dans le Comté de Nice (Alpes-Maritimes) (MM. Bory et Castel).
Après ses études de médecine à Montpellier, il est nommé à Manosque où il restera toute sa vie. Il en fut maire et conseiller général. Correspondant du Ministère à partir de 1845, il est missionné en 1856 pour mener des recherches dans les bibliothèques du Midi de la France sur les chansons populaires (Carreau).
Publications concernant la chanson et la musique traditionnelles
- De la poésie populaire en Provence, dans la Revue de Marseille et de Provence, en trois livraisons, janvier, février et mars 1862, Marseille, rue Paradis, 58. Voir nos remarques sur les rapports de ce texte avec l'ouvrage suivant (Chants populaires de la Provence). Contient 3 mélodies, toutes reprises dans le suivant.
Consultable sur book.google
Un tiré à part (à l'identique à la pagination et à une micro différence près – une coquille ?) est publié après la publication du tome 1 des Chants populaires sous le même titre, Marseille, typographie veuve Marius Olive, rue Paradis, 68.
Consultable sur archive.org
Ce tiré à part porte en page de garde la mention : « Cette étude est destinée à servir d'introduction aux Chants populaires... » dont le 1er volume est annoncé comme paru, le second à paraître.
- Chants populaires de la Provence. Aix-en-Provence, Makaire, 1862-1864. 2 vol. in-16. Contient 74 mélodies (70 mélodies publiées + 5 timbres dont 1 non identifié).
Le volume 2 de la 1ère éd. est accessible (en lieu du volume annoncé « 1 »...) sur Gallica
Le volume 1 (et lui seul) l'est, avec une indication erronée de date d'édition, sur archive.org
Première réédition en fac-similé : Marseille, Laffitte, 1971 et Nyons, Chantemerle, 1972, toutes deux in-8°.
Deuxième réédition (en fac-similé sauf pour l'étude préalable par Arbaud, ré-imprimée) : Spéracèdes, Editions Tac Motifs, et Saint-Vallier-de-Thiey, Canta lou Païs / Cantar lo Païs, 1999 et 2000, avec une introduction de Jean-Luc Domenge. Cette réédition des 2 volumes des Chants populaires de la Provence forme les volumes 1 et 2 d'une collection publiant ensuite les travaux de Jean-Luc Domenge sur les contes et chansons traditionnels de Provence à partir de collectes plus récentes : voir cantarloupais
Commentaire Van Gennep : Pour la Provence : en majorité, région de Manosque ; quelques chants, région de Toulon ; commentaires intéressants ; mus. Pour le comté de Nice : II, p. 93, 143, 178 (amorce d'une enquête). Pour les danses de Provence : danses des Fiéroues ou de la quenouille.
Commentaire Coirault : Assez abondant en commentaires. Textes de sources diverses. A contrôler. Sur sa façon générale de procéder, Coirault le cite (le point d'exclamation est de Coirault) : t. I. p. III-IV : « Ces fragments ramassés sans suite il fallait les dépouiller de la rouille qui les couvrait, les relier l'un à l'autre, assigner à chacun sa place... Combien de variantes plus ou moins heureuses il a fallu comparer, sur combien d'interpolations parasites il a fallu souffler avant d'arriver au texte primitif. [ !] » Ibid., p. XXXVII en note : « Les personnes qui se sont occupées de chants populaires comprendront combien il a fallu de patience, de tact et de goût pour retrouver la mélodie originale sous les fioritures dont la couvrent souvent l'ignorance ou le mauvais goût des chanteurs. ». Notre Chanson Folklorique, Bibliographie et p. 26 fin de la note 5. Enfin, Arbaud figure dans la liste des collecteurs qui « se sont écriés tout d'une voix [après 1860] : « La poésie populaire se meurt ; la poésie populaire est morte (...) « Il faut se hâter de recueillir ! » NCF p. 24 et n. 1.
Remarques
De la poésie populaire en Provence
Présenté par la rédaction de la Revue de Marseille et de Provence comme étant les épreuves de la « majeure partie de l'introduction » du recueil à venir, ce texte n'en diffère que très peu (quelques notes de bas de page ont été supprimées dans les Chants populaires...). L'appendice (la 3ème livraison, celle de mars) propose 4 chansons dont 3 avec mélodie. Seule celle sans mélodie (mais avec indication de timbre) ne sera pas reprise dans les Chants populaires (ce n'est d'ailleurs pas une chanson tirée des collectes, mais d'un « recueil de pièces détachées conservées à la bibliothèque d'Avignon »). Une des trois chansons publiées avec mélodie (Liseto) a donné lieu à une correspondance de M. Bory qui donne à Arbaud une autre version (sans musique publiée) : aussi, dans les Chants populaires, les « notes et éclaircissements » de cette chanson diffèrent.
Chants populaires de la Provence. Chaque chanson du recueil est suivie de « notes et éclaircissements », très souvent philologiques et comparatives. Des variantes des paroles peuvent y figurer.
Damase Arbaud s'inscrit directement dans les collectes initiées par les directives de « l'enquête Fortoul » en 1852. Arbaud rend hommage dans son étude à son compatriote et ami Hippolyte Fortoul, et se réclame expressément des Instructions relatives aux poésies populaires de la France (décret du 13 septembre 1852) de Jean-Jacques Ampère : « Écrivez l'air tel que vous l'entendez chanter, et ne changez rien » (Chants populaires, T. I p. XLVI). On peut d'ailleurs douter que cette instruction ait été scrupuleusement suivie. (Il indique par exemple que plusieurs airs ont été notés par M. Gérard, « artiste aussi distingué que modeste... » voir Chants populaires, t. 1, note p. XLV.)
Arbaud ne donne aucun nom d'informateur. La localisation est extrêmement rare (cinq localisations). On peut penser qu'Arbaud a mené ses collectes dans la région de Manosque (un témoignage publié par Jean-Luc Domenge dans la réédition de 1999 le laisse penser). Quant à ses correspondants, on nous indique leur lieu de résidence (ou d'origine ? : « de Toulon »), sans pour autant que cela permette de dire que leurs collectes ont la même provenance (ceux qui ont fourni aussi des mélodies sont MM. Allègre, Letuaire et Pélabon de Toulon, et M. Martini de Martigues). Initialement, Arbaud avait été chargé par le ministre de l'Instruction publique, pour les travaux historiques..., d'une mission de recherche dans les bibliothèques du Midi de la France des chansons populaires destinées à nourrir le Recueil de la langue (Gérard Carreau). Aussi 2 chansons figurant à la fin du volume 2 des Chants populaires..., ainsi que celle qui n'a pas été reprise de De la poésie populaire en Provence, proviennent-elles de manuscrits plus ou moins anciens.
Les types des chansons que nous indiquons (« Chant », « Cantique », « Ronde », etc.) sont ceux qu'utilise Arbaud dans ses « Notes et éclaircissements » ou dans son étude. Nous utilisons le mot « Chanson » quand il n'indique rien.
Recueils
- De la poésie populaire en Provence (1862)
3 mélodies
1ère édition : Revue de Marseille et de Provence, en trois livraisons, janvier, février et mars 1862, Marseille, rue Paradis, 58. Consultable sur book.google. Un tiré à part est publié après la publication du tome 1 des Chants populaires sous le même titre, Marseille, typographie veuve Marius Olive, rue Paradis, 68. Consultable sur archive.org Contient 3 mélodies, toutes reprises dans Chants populaires de la Provence. Sigles : ArbaudPP + numéro de la page du tiré à part. - Chants populaires de la Provence, tomes 1 et 2 (1862 & 1864)
74 mélodies
1ère édition : Aix-en-Provence, Makaire, 1862-1864. 2 vol. Le volume 2 de la 1ère éd. est accessible (en lieu du volume annoncé « 1 »...) sur Gallica Le volume 1 (et lui seul) l'est, avec une indication erronée de date d'édition, sur archive.org Première réédition en fac-similé : Marseille, Laffitte, 1971 et Nyons, Chantemerle, 1972. Deuxième réédition (en fac-similé sauf pour l'étude préalable par Arbaud, ré-imprimée) : Spéracèdes, Editions Tac Motifs, et Saint-Vallier-de-Thiey, Canta lou Païs / Cantar lo Païs, 1999 et 2000, avec une introduction de Jean-Luc Domenge. Contient 70 mélodies + 5 timbres dont 1 non identifié. Sigles : Arbaud1 ou Arbaud2 + numéro de la page.